Troubles respiratoires du sommeil dans les myopathies à évolution lente : au-delà de l’hypoventilation alvéolaire

Une étude rétrospective française des dossiers de 149 adultes âgés en moyenne de 46,5 ans et atteints de dystrophie myotonique (45) , myasthénie (20), maladie de Pompe (9), amyotrophie spinale (8), myopathie facio-scapulo-humérale (8), myopathie de Duchenne (5), de Becker (1) ou d’une autre maladie neuromusculaire (53) explorés par polygraphie respiratoire, capnographie transcutanée nocturne et gaz du sang, montre que :

  • 109 présentaient des troubles respiratoires du sommeil ;
  • 33% avaient un syndrome d’apnée du sommeil isolé, d’origine central le plus souvent ;
  • 25,7% présentaient un syndrome d’apnée du sommeil et une hypercapnie diurne et/ou nocturne ;
  • la moitié des patients avec une hypercapnie nocturne en avait une diurne ;
  • 21,1% avaient une hypercapnie diurne sans hypercapnie nocturne.

Afin de mieux les traiter, les auteurs plaident pour une stratégie diagnostique des troubles respiratoires du sommeil dans les myopathies à évolution lente combinant polygraphie respiratoire, capnographie transcutanée nocturne et gaz du sang puisque dans leur étude :

  • le seul constat d’une capnie supérieure à 45 mmHg dans les gaz du sang n’aurait permis d’identifier qu’un quart des syndromes d’apnée du sommeil ;
  • la capnographie transcutanée nocturne en l’absence d’hypoventilation alvéolaire nocturne serait passée à côté des deux tiers des syndromes d’apnée du sommeil ;
  • la combinaison des deux types d’examen aurait conduit à manquer le diagnostic de syndrome d’apnée du sommeil dans 56% des cas.

 

Sleep disordered breathing assessment in patient with slowly progressive neuromuscular disease. Saulnier L, Prigent H, Hartley S et al. Sleep Med. 2024 Feb;114:229-236.