Un minimum de deux heures et demie d’exercice physique par semaine serait bénéfique dans la myasthénie auto-immune

La myasthénie auto-immune est une maladie neuromusculaire liée à l’action délétère d’auto-anticorps dirigés contre des éléments de la jonction neuromusculaire, dont majoritairement le récepteur de l’acétylcholine situé dans la région post-synaptique. Cette maladie fréquente se traduit par des paralysies typiquement fluctuantes prédominant initialement sur les muscles oculaires avec possible généralisation à d’autres groupes musculaires, ainsi qu’une fatigue plus importante. Si le traitement à base d’anticholinestérasiques est généralement efficace sur les symptômes notamment oculaires et bulbaires, un traitement de fond est souvent requis. Comme dans beaucoup d’autres maladies neuromusculaires, la question de l’effet délétère ou bénéfique de l’exercice physique se pose dans cette affection.

Dans un article publié en décembre 2020, un neurologue norvégien fait le point sur le sujet à partir d’une revue de la littérature. Dix études ont retenu son attention et concernaient 159 patients atteints d’une forme généralisée de myasthénie. Les programmes d’entrainement musculaire utilisés selon diverses modalités se sont avérés non seulement bien tolérés mais aussi efficaces pour améliorer la force musculaire de manière durable, à condition d’être réalisés régulièrement. La sensation de fatigue semble en revanche moins sensible à cet effet bénéfique. L’auteur souligne la nécessité de construire de tels programmes à la carte et de convaincre le patient de s’investir sur le long terme.

 

Physical training and exercise in myasthenia gravis. N Erik Gilhus. Neuromuscul Disord. 2020 (Dec). S0960-8966(20)30698-2.