Un faible taux d’anticorps anti-AAV9 rend éligible au Zolgensma la plupart des très jeunes patients atteints de SMA

L’immunité pré-existante contre les virus adéno-associés (AAV), qui sont naturellement très répandus, fait partie des freins à la thérapie génique utilisant un tel vecteur. Le Zolgensma (onasemnogene abeparvovec), une thérapie génique autorisée dans l’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1 (SMA), est constitué notamment d’un AAV9. Lors de la mise en place des essais cliniques avec le Zolgensma, les jeunes participants dont le taux d’anticorps anti-AAV9 excédait 1:50 ont ainsi été exclus en raison du risque sur l’innocuité et l’efficacité du produit de thérapie génique. Mais combien d’enfants sont concernés ?

 

Une étude menée par l’équipe de J. Mendell (Columbus, États-Unis) vient de mettre en lumière un taux plus faible d’anticorps anti-AAV9 que prévu. En analysant les échantillons de 196 jeunes patients de moins de 5 ans atteints de SMA et ayant reçu le Zolgensma lors d’un essai clinique ou en accès anticipé ainsi que ceux de 155 mères d’enfants atteints, susceptibles de transmettre des anticorps anti-AAV9 à leurs bébés pendant la grossesse, elle a montré que :

  • 7,7% des jeunes malades ont un taux d’anti-AAV9 supérieur à 1:50,
  • parmi les 12 enfants qui ont un taux élevé et qui ont été re-testé, quatre ont présenté un taux finalement inférieur à 1:50, suggérant que sa diminution est possible avant l’âge de 4 mois,
  • 14,8% des mères ont un taux d’anti-AAV9 supérieur à 1:50.

La plupart des jeunes malades devraient donc être en capacité de recevoir le Zolgensma.

 

Adeno-associated virus serotype 9 antibodies in patients screened for treatment with onasemnogene abeparvovec. J W Day, R S Finkel, E Mercuri et al. Mol Ther Methods Clin Dev. 2021 (Fev). 21:76-82.