Le recours à la ventilation assistée non invasive est une nécessité pour bon nombre de personnes atteintes d’une maladie neuromusculaire présentant un risque de développer une hypoventilation alvéolaire. C’est le cas notamment dans la dystrophie musculaire de Duchenne ou les amyotrophies spinales proximales de type II ou certaines formes de myopathie congénitale. Plusieurs types d’interface existent entre le patient et le ventilateur. Parmi eux, la pièce (ou pipette) buccale est utilisée par quelques patients du fait de sa facilité d’emploi (la personne peut se connecter et se déconnecter de l’appareil à volonté) et de son caractère moins stigmatisant.
Dans un article publié en février 2016, des chercheurs de l’hôpital de Garches se sont intéressés aux difficultés et aux risques rencontrés dans ce type de ventilation très particulier. Huit patients concernés ont fait l’objet d’épreuves fonctionnelles respiratoires approfondies, y compris dans le cadre du domicile (polysomnographie, mesures des pressions transcutanées en 02 et en CO2, gazométrie…). Il en ressort d’une part que la ventilation par cette voie est aussi efficace qu’une ventilation non invasive conventionnelle (par masque nasal par exemple). En revanche, le profil gazométrique fait apparaitre, dans un nombre non négligeable de situations de déconnexion du ventilateur, une hypercapnie potentiellement délétère à long terme. Au vu de ces résultats, les auteurs plaident pour un dispositif spécifique d’alarme rappelant à la personne la nécessité de se rebrancher.