Semaine d’initiation à la recherche en myologie à l’institut pour les étudiants en médecine de SU – Entretien avec Guillaume Bassez

L’institut a accueilli sa première promotion d’étudiants en médecine pour une initiation à la recherche dans le domaine de la myologie en avril 2023. Cette semaine de formation, qui fait partie du cursus de médecine de Sorbonne Université, a été organisée par Guillaume Bassez, neurologue et responsable  d’un groupe de recherche dans l’équipe Repeat Expansions & Myotonic Dystrophy (REDs). Entretien avec Guillaume Bassez

Dans quel cadre s’est déroulée cette semaine avec les étudiants ?
La faculté de médecine de Sorbonne Université a créé un parcours médecine/science qui permet de réaliser un parcours scientifique parallèlement aux études médicales de 2ème cycle. Les étudiants doivent suivre 4 unités d’enseignement (UE) d’initiation à la recherche de 30 heures chacune, réparties sur les 2ème et 3ème années de 2ème cycle, au terme desquelles ils valident un Master 1. Ils peuvent alors poursuivre des études (Master 2, thèse) s’ils souhaitent se diriger vers la recherche. Ce parcours existe depuis quelques années, mais c’est la première fois que l’Institut de Myologie y participe.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre cette formation ?
A l’institut, nous sommes très attachés au fait de valoriser la myologie, la diffuser et la faire connaître, en particulier par la formation et l’enseignement via le DIU de myologie et AcadeMYO notamment. Nous avons donc candidaté pour que la myologie soit présente sur ce parcours médical et obtenu d’enseigner à des étudiants de fin de 3ème année, donc dotés d’une connaissance en recherche plus approfondie, ayant suivi les 3 premiers modules. Par ailleurs, nous avons eu une dérogation pour n’avoir qu’une demi-promotion, soit 17 participants (alors qu’habituellement ce sont 30 étudiants par UE, quelque fois 60) nous permettant une organisation plus conviviale et des interactions plus nombreuses.

Comment avez-vous composé le programme ?
Nous avons construit un parcours représentatif de la diversité des thématiques neuromusculaire de l’institut en prenant en compte quatre éléments, en premier lieu la diversité des disciplines exercées : biologie cellulaire et moléculaire, physiologie et évaluation, imagerie, histologie, recherche clinique. Nous avons choisi de faire intervenir, aux côtés des chercheurs expérimentés, des jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants. Nous avons par ailleurs décidé de ne pas donner de cours magistral, mais toujours des interventions ouvertes et interactives laissant place à la réflexion et à la discussion. Enfin, il était demandé aux intervenants de ne pas rester strictement dans la thématique du laboratoire. En effet, ce M1 doit être généraliste et transposable pour permettre aux étudiants ayant fait l’UE myologie de continuer dans d’autres domaines de la recherche s’ils le souhaitent.
Cette année, les 30h de l’UE se sont déroulées sur une semaine : le matin avaient lieu les interventions interactives en salle et l’après-midi les travaux pratiques en demi-groupes dans les laboratoires.
En outre, parmi les plus motivés, certains étudiants peuvent, en option, faire un stage dans un laboratoire de l’institut.

Quels retours avez-vous eu ?
Nous avons demandé aux étudiants de remplir un questionnaire et de donner leur avis sur différents points à la fin du parcours. Il en ressort que ce qui leur a le plus plu est le format travaux pratiques : ils ont pu toucher les appareils, faire des expériences sur eux-mêmes, tester des équipements ou examiner les classeurs de recherche clinique, par exemple. Ils ont également beaucoup apprécié le format interventions le matin / ateliers de mise en pratique l’après-midi.
Tous ne prévoyaient pas de continuer en M2 recherche, et même s’ils se destinaient plutôt à la pratique médicale, ils avaient été très intéressés d’avoir eu cet aperçu sur la nature de l’activité des chercheurs dans des laboratoires de myologie.
Parmi les suggestions pour la prochaine édition : conserver la part d’interaction lors des interventions.

Allez-vous participer de nouveau au parcours l’année prochaine ?
Oui, et nous devons réfléchir à la façon dont nous allons organiser la partie TP pour 30 étudiants ! Il faut que nous maintenions un format très concret, pratique et interactif pour garder la même qualité. Cette année nous avons testé des choses très différentes et nous allons voir entre intervenants celles que nous allons garder pour l’an prochain.