Laure de Pontual lauréate du prix Master 2020 décerné par la SFM

Laure de Pontual a reçu le prix Master 2020* décerné par la Société Française de Myologie (SFM). Ce prix vient récompenser son excellent dossier académique, ses travaux de Master 2 en myologie et encourager le projet de thèse qu’elle a présenté le 28 janvier 2020, au cours du séminaire des jeunes espoirs de la myologie. Sa thèse, qui porte sur l’identification de nouveaux facteurs impliqués dans la formation des contractions des répétitions CTG dans la dystrophie myotonique de type 1 (DM1), se déroulera au Centre de recherche en myologie dans l’équipe Furling/Gourdon, à l’Institut de Myologie. Entretien avec Laure de Pontual et Stéphanie Tomé, sa directrice de thèse.

 

Comment s’inscrit votre projet dans les thématiques du laboratoire ?

L’équipe Furling/Gourdon a pour thématique de recherche principale la dystrophie myotonique de type 1, maladie neuromusculaire causée par une expansion de triplets CTG de caractère instable au cours de la vie du patient mais aussi entre générations successives. De plus, la gravité de la DM1 est directement liée à la taille des expansions CTG.

Dans le groupe Gourdon, les recherches suivent trois axes : le 1er axe, au niveau de l’ADN, s’intéresse aux mécanismes impliqués dans l’instabilité des répétitions CTG ; le 2ème niveau a trait aux conséquences moléculaires et physiopathologiques des répétitions de triplets ; et enfin le 3ème niveau concerne les tests thérapeutiques dans un modèle murin de la DM1 créé par G. Gourdon dans les années 1990.

Mon projet de thèse porte précisément sur l’instabilité des triplets CTG, et je suis encadrée par la chercheuse Stéphanie Tomé dont c’est le thème de recherche. Il s’agit de comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette instabilité pour développer différentes approches thérapeutiques visant à diminuer la taille des répétitions directement au niveau de l’ADN pour atténuer la gravité des symptômes, voire complètement supprimer ces nombreuses répétitions anormales.

 

De quelle façon allez-vous décrypter ces mécanismes ?

Le projet prévoit deux parties menées en parallèle. La première partie, consiste à identifier de nouveaux gènes impliqués dans la formation des  contractions CTG (diminution de la taille des répétitions) en utilisant différents modèles cellulaires disponibles au laboratoire.  Un screening génétique utilisant la technologie CRISPR/Cas9 est en cours et permettra d’identifier des candidats qui seront validés dans des cellules de patients.  Cette partie mécanistique, plus fondamentale, est très importante pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à diminuer la taille des triplets et donc la sévérité et l’âge d’apparition des symptômes chez les patients. 

 

Votre projet comprend-il une partie plus orientée thérapeutique ?

La seconde partie, effectivement plus appliquée, vise à identifier des molécules chimiques qui auraient une action directe sur les expansions CTG en diminuant leur taille dans un contexte DM1. Le screening chimique a permis d’identifier des molécules candidates qui sont en cours de validation dans différents modèles cellulaires. Selon les résultats, le modèle murin du laboratoire pourra être utilisé dans le cadre d’études pré-cliniques afin qu’à long terme, une thérapie soit envisageable.

 

* Ce prix récompense un(e) jeune chercheur(se) pour la qualité de son travail de Master 2 en biologie dans le domaine de la Myologie (recherche clinique ou fondamentale).