Maladie de Pompe : une journée d’experts

Actualités médicales, études cliniques en cours et pistes thérapeutiques en développement étaient au programme de la « 7e Journée Française Maladie de Pompe ».

Plus de 70 experts s’étaient réunis à l’Institut de Myologie le vendredi 10 février pour la 7ème Journée Française Maladie de Pompe. Neurologues, pédiatres, myologues, statisticiens, généticiens, chercheurs… ont fait le point sur les dernières avancées dans la maladie de Pompe ou glycogénose de type 2.

La matinée a été consacrée à la prise en charge de la maladie de Pompe, avec une présentation du protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) publié en juillet 2016. Il s’agit de recommandations nationales auxquelles tout professionnel de santé impliqué dans le diagnostic et la prise en charge de patients atteints de maladie de Pompe peut se référer. Le PNDS précise entre autres les modalités de mise en route et de suivi du traitement d’enzymothérapie de substitution par Myozyme®. Lorsque le traitement semble moins efficace ou mal toléré, des aménagements peuvent être envisagés (modifications des doses de Myozyme®, arrêt du traitement…), après consultation du comité d’évaluation du traitement de la maladie de Pompe (CETP).

L’après-midi, différentes pistes thérapeutiques à l’étude dans la maladie de Pompe ont été présentées :

  • l’enzymothérapie de nouvelle génération pour augmenter l’efficacité d’un traitement par enzymothérapie. L’enzyme recombinante est associée à une molécule qui améliore sa pénétration jusqu’à sa cible. NéoGAA, développée par Sanofi Genzyme, à partir du Myozyme® est actuellement évaluée chez l’Homme. D’autres molécules sont à l’étude en laboratoire, notamment une enzyme couplée à un composé de synthèse analogue du mannose 6-phosphate (AMFA), développée par la start-up NanoMedSyn.
  • la thérapie génique consiste à introduire dans l’organisme une « copie thérapeutique » du gène défaillant. L’équipe de Federico Mingozzi, de Généthon, mène actuellement des études de thérapie génique dans la maladie de Pompe chez la souris. Plutôt que de cibler directement les muscles, leur approche cible le foie pour lui faire produire une forme modifiée de la GAA et la sécréter dans la circulation sanguine pour qu’elle gagne ensuite l’ensemble des muscles de l’organisme. Cela permettrait avec une seule injection du produit de thérapie génique d’obtenir une sécrétion constante par le foie de la GAA dans le sang, suffisante pour traiter tous les muscles, et réduirait les risques de réaction immunitaire.
  • les oligonucléotides anti-sens ciblent la mutation la plus fréquente dans la maladie de Pompe (« mutation commune », retrouvée chez la moitié des personnes atteintes de la forme adulte) pour rétablir la fabrication d’une enzyme GAA fonctionnelle. L’équipe de Luis Garcia étudie une nouvelle génération d’oligonucléotides antisens, les tricyclo-ADN. Dans la myopathie de Duchenne, ces mêmes molécules ont permis de rétablir la fabrication de la dystrophine dans les muscles et dans le cœur (et dans une moindre mesure le cerveau) des souris modèles.