Harmen Reyngoudt est co-responsable du laboratoire d’imagerie et de spectroscopie RMN de l’institut. Il vient de publier un article* dans J Cachexia Sarcopenia Muscle qui porte sur l’effet du sirolimus sur le muscle évalué par imagerie par résonance magnétique et spectroscopie. Entretien avec Harmen Reyngoudt.
Quel est le contexte de ces travaux ?
Pour pouvoir faire progresser la recherche clinique, que ce soit l’établissement des histoires naturelles des maladies ou la mesure des effets dans les essais thérapeutiques, il est essentiel de trouver des méthodes d’évaluation reproductibles et suffisamment sensibles pour les maladies neuromusculaires.
Quel était l’objectif de cette l’étude ?
Dans cette étude contrôlée par placebo du sirolimus pour la myosite à corps d’inclusion (IBM), sur une durée d’un an, nous nous sommes concentrés sur les données longitudinales de l’imagerie par résonance magnétique quantitative (IRM) et de la spectroscopie par résonance magnétique du phosphore (SRM 31P). En 2021, nous avions déjà rapporté un minimum de résultats IRM pertinents dans l’article publié par Benveniste et al**. En parallèle, nous avons examiné les paramètres fonctionnels, de force et cliniques dans les muscles des membres inférieurs.
Comment avez-vous procédé ?
Nous avons recueilli les données d’IRM et de SRM 31P à 3T de 44 patients (22 sous placebo, 22 sous sirolimus) au début de l’étude et à la première année, et 21 témoins sains.
La fraction graisseuse (FF), la surface transversale contractile (cCSA) et l’eau T2 dans les segments globaux de la jambe et de la cuisse, les groupes musculaires, les muscles individuels, ainsi que les indices de SRM 31P dans le quadriceps ou le triceps surae ont été évalués.
Les analyses ont porté sur des comparaisons patient-témoin, des évaluations des changements annuels via des tests statistiques, les paramètres fonctionnels, les paramètres de force et les paramètres cliniques.
Quels résultats avez-vous obtenus et quelles conclusions en avez-vous tirées ?
Nous avons par exemple observé des différences dans les changements de FF et de cCSA entre les deux groupes de patients étaient significatives. Ou encore qu’il y avait des corrélations significatives entre FF, cCSA, water T2, et les mesures de résultats fonctionnels et de force.
Ces travaux démontrent que l’IRM quantitative/31P MRS peut discerner des différences mesurables entre les patients IBM traités par placebo et ceux traités par sirolimus, ce qui est prometteur pour les futurs essais thérapeutiques dans les myopathies inflammatoires idiopathiques telles que l’IBM.