La dystrophie myotonique de type 1 (DM1), également appelée maladie de Steinert, est une maladie neuromusculaire. Cette pathologie génétique rare affecte environs un individu sur 8 000 ce qui en fait la maladie musculaire la plus fréquente chez l’adulte. La DM1 est caractérisée par des symptômes multi-systémiques, particulièrement au niveau des muscles squelettiques (faiblesse et atrophie progressives, myotonie), du muscle cardiaque (trouble de la conduction) et du système nerveux central. La mutation génétique causant la maladie correspondant à l’amplification anormale d’une séquence d’ADN répétée (CTG) dans le gène DMPK. Malgré quelques essais cliniques en cours et plusieurs approches thérapeutiques évaluées en recherche pré-cliniques, aucun traitement n’est actuellement disponible pour les patients DM1.
Des chercheurs de l’Institut de Myologie*, en collaboration avec deux équipes belges de l’Université de Liège, ont développé une nouvelle approche de thérapie génique prometteuse. Cette stratégie consiste à éteindre l’expression du gène muté DMPK à l’origine de la DM1 à l’aide d’une technique appelée CRISPRi (ou CRISPR interférence). Cet outil est dérivé du système CRISPR/Cas9 dont les inventeurs ont été nobélisés en 2020. Dans des expériences sur des cellules musculaires en culture issues de patients DM1, les chercheurs ont montré l’efficacité de cette méthode pour éteindre l’expression du gène DMPK à plus de 80 % et ainsi corriger les anomalies cellulaires spécifiques à la DM1. Enfin, ils ont démontré que cette approche, du fait de son concept, était également très spécifique permettant potentiellement de limiter de possibles effets secondaires.
Ces résultats sont très encourageants et suggèrent que l’inhibition du gène DMPK à l’aide de la méthode CRISPRi pourrait être une option thérapeutique prometteuse pour traiter la DM1.
* Florent Porquet, Maria Kondili, Denis Furling et Arnaud Klein travaillent dans l’équipe Repeat Expansions & Myotonic Dystrophy (REDs) du Centre de recherche en myologie.