La myasthénie auto-immune (MG) est une maladie neuromusculaire liée à l’action délétère d’auto-anticorps dirigés contre des éléments de la jonction neuromusculaire, le plus souvent contre le récepteur de l’acétylcholine (AChR) qui est situé dans la région post-synaptique. Le thymus joue un rôle primordial dans cette pathologie (AChR-MG) et se caractérise par une signature interféron (IFN) de type I liée à l’IFN-β.
Dans cette étude française, les auteurs, parmi lesquels des chercheurs de l’équipe « Myasthenia Gravis: étiologie, physiopathologie & approche thérapeutique » du Centre de Recherche en Myologie de l’Institut de Myologie, ont cherché à savoir si l’AChR-MG était caractérisé par une signature IFN-I dans le sang ; ils ont également étudié la signature IFN-I thymique chronique.
Les résultats ont notamment montré que :
- aucune signature IFN-I n’a été observée en périphérie, ce qui souligne que la signature IFN-I est limitée au thymus MG ;
- une diminution significative des macrophages thymiques a été mise en évidence dans le groupe AChR-MG ;
- chez la souris, une diminution des macrophages thymiques a conduit à une augmentation des thymocytes nécrotiques associée à l’expression de l’IFN-β et de l’α-AChR.
Ces résultats suggèrent que la diminution des macrophages thymiques dans l’AChR-MG gène l’élimination des thymocytes apoptotiques, ce qui favorise la libération des acides nucléiques endogènes des thymocytes nécrotiques. Dans ce contexte inflammatoire, les cellules épithéliales du thymus peuvent surexprimer l’IFN-β, qui induit spécifiquement α-AChR, entraînant une auto-sensibilisation et des modifications thymiques qui génère la maladie.