Les corticoïdes prescrits dès l’âge de 4 à 5 ans dans la dystrophie musculaire de Duchenne permettent de retarder la perte de la marche d’au moins 2 ans et protègent notamment la fonction respiratoire. Mais entre prednisone/prednisolone et deflazacort, la question demeure : lequel prescrire ?
Une revue de la littérature a analysé des publications impliquant des centaines de patients : essais cliniques, études d’histoire naturelle, données rétrospectives, suivi post-hoc… Il en ressort que :
- Chez les patients traités avec le deflazacort, le déclin fonctionnel semble se ralentir davantage qu’avec la prednisone.
- Le deflazacort serait plus efficace à court terme sur des indicateurs comme le délai de perte de la marche et la rapidité à se relever du sol, mais sur le long terme, ce gain fonctionnel resterait équivalent à celui obtenu avec la prednisone. Globalement, les deux corticoïdes retardent la perte de la marche.
- Le deflazacort augmente le risque de perte osseuse, de cataracte et ralentit davantage la croissance comparé à la prednisone/prednisolone.
- La prednisone favorise en revanche beaucoup plus la prise de poids et augmente de manière conséquente le risque de troubles du comportement.
- La prise quotidienne de prednisone (0,75 mg/kg/jour) ou de deflazacort (0,9 mg/kg/jour) semblent plus efficaces que la prise alternée (0,75 mg/kg de prednisone pendant 10 jours puis fenêtre thérapeutique pendant 10 jours et ainsi de suite), comme le montrent les résultats d’un essai cité dans l’étude.
La difficulté à trancher entre les deux corticoïdes pourrait être liée à la variabilité des phénotypes de la maladie de Duchenne d’un garçon à l’autre, complexifiant l’évaluation fine des effets sur la marche ou encore le mouvement ou la force des deux molécules.
Voir aussi « Duchenne : deflazacort et prednisone toujours au coude à coude »