Une étude de population quantifie le poids des gènes dans la survenue des myosites

Les myopathies inflammatoires (ou myosites idiopathiques) semblent survenir, comme pour d’autres maladies auto-immunes, sur un terrain génétique prédisposant. Pour évaluer le poids des gènes, une équipe du Karolinska Institutet de Stockholm a utilisé trois bases de données nationales, exhaustives ou quasi exhaustives, relatives à la population suédoise, ses liens de parenté et ses soins de santé.

Elle a comparé les 7 615 parents au premier degré de 1 620 patients atteints de myosite, à 37 309 parents premier degré de 7 797 individus indemnes de myosites. Parus en juillet 2021, les résultats de cette étude montrent :

  • un sur-risque d’avoir au moins un parent de premier degré atteint de myosite pour les patients atteints de cette même pathologie (odds ratio ajusté de 4,32),
  • une héritabilité des myosites de 22% chez l’ensemble des parents de premier degré et de 24% dans la seule fratrie.

Ces résultats sont supérieurs à ceux d’études antérieures (5,5% pour la dermatomyosite notamment). Ainsi, l’équipe suédoise propose de faire des antécédents de myosite chez un parent de premier degré un argument en faveur du diagnostic. Ils encouragent également à poursuivre les recherches pour identifier de nouveaux facteurs génétiques des myosites. Des études passées ont déjà pointé le rôle potentiel de certains allèles HLA (HLA-DRB1*03:01 et HLA-B*08:01) ou encore du gène PTPN22.

 

Familial aggregation and heritability: a nationwide family-based study of idiopathic inflammatory myopathies. Che WI, Westerlind H, Lundberg IE et al. Ann Rheum Dis. 2021 Jun 15:annrheumdis-2021-219914.