Du nouveau dans les essais cliniques sur la maladie de Pompe

La dixième journée française de la maladie de Pompe s’est déroulée le 28 janvier 2021 en visioconférence. Réunissant plus de 80 experts, elle a permis non seulement de faire le point sur les conséquences de la crise sanitaire dans la prise en charge des patients, mais aussi un tour d’horizon sur les différents essais en cours et en préparation en France. Si la pandémie et les confinements ont eu des conséquences néfastes sur le suivi des personnes atteintes de maladie de Pompe (arrêt temporaire du traitement par enzymothérapie et de la kinésithérapie, réduction des activités physiques), la recherche reste toujours très active. 

 

Les résultats de l’essai PROPEL annoncés

L’essai PROPEL évalue l’efficacité et la tolérance de l’AT-GAA, une enzyme de nouvelle génération (la cipaglucosidase alfa ou ATB200) associée à une molécule chaperonne (le miglustat ou AT2221) dans la forme tardive de la maladie de Pompe. Pendant un an, 117 adultes ont reçu soit le Myozyme®, soit l’AT-GAA. Ils participent désormais à une phase d’extension de l’essai prévue jusqu’en 2023. 

Amicus Therapeutics qui développe l’AT-GAA a annoncé les résultats préliminaires de l’essai PROPEL le 11 février 2021. 

  • Le critère principal de l’essai, le test de marche pendant 6 minutes, n’a pas permis de mettre en évidence de supériorité du candidat-médicament sur le Myozyme®  
  • Par contre, sur le plan respiratoire, la capacité vitale est restée plutôt stable sur un an dans le groupe traité par l’AT-GAA (-0,9%), alors qu’elle a diminuée (-4%) dans le groupe sous Myozyme®.
  • Les deux traitements sont bien tolérés.

Amicus Therapeutics prévoit de déposer des dossiers de demandes d’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe au cours de l’année 2021.  

 

Les essais du néoGAA continuent 

L’avalglucosidase alfa (neoGAA) est une autre enzyme de nouvelle génération développée par Sanofi Genzyme, la société qui commercialise déjà le Myozyme®. Elle est évaluée dans les formes à début tardif de la maladie par l’essai COMET et dans les formes néonatales par l’essai miniCOMET. Les résultats préliminaires de l’essai COMET sont en faveur du néoGAA sur le Myozyme® : il semble être mieux toléré et légèrement plus efficace. 

 

Démarrage de l’essai de thérapie génique de Spark Therapeutics

Plusieurs approches de thérapie génique sont à l’étude dans la maladie de Pompe. Spark Therapeutics vient de démarrer un essai international évaluant la sécurité d’utilisation, la tolérance et l’efficacité du SPK-3006 dans la forme à début tardif de la maladie. Des centres français devraient prendre part à cet essai. 

Le SPK-3006 repose sur une technique mise au point à Généthon qui apporte le gène GAA manquant aux cellules du foie. Elle permet une production en continu d’une forme de GAA bien tolérée par l’organisme. 

 

Voir le communiqué de presse de Amicus Therapeutics du 11 février 2021 Amicus’ AT-GAA Shows Clinically Meaningful & Significant Improvements in Both Musculoskeletal and Respiratory Measures in Late-Onset Pompe Disease Compared to Standard of Care in Pivotal Phase 3 PROPEL Study (amicusrx.com)

 

Voir le communiqué de presse de Spark Therapeutics du 1er février 2021 Spark Therapeutics Announces First Participant Dosed in Phase 1/2 Study of Investigational Gene Therapy for Late-Onset Pompe Disease (sparktx.com)