L’arrivée des inhibiteurs des points de contrôle ou checkpoints immunitaires (ICI) en cancérologie a constitué une véritable révolution permettant de traiter des cancers jusqu’alors en impasse thérapeutique. Revers de leur efficacité pour booster l’action anti-tumorale du système immunitaire, les ICI favorisent également la survenue des pathologies auto-immunes à l’exemple des myopathies inflammatoires (ou myosites idiopathiques).
Une analyse de grande ampleur
Une équipe franco-américaine, comptant des chercheurs de l’Institut de Myologie (Paris), a mené une étude rétrospective observationnelle de la base de données de pharmacovigilance Vigibase de l’Organisation Mondiale de la Santé. Parmi les 1 288 effets secondaires d’origine immunologique rhumatologiques ou musculo-squelettiques déclarés à Vigibase jusqu’en février 2019, les myosites sont les complications :
- les plus fréquentes (n=465) après les arthrites (n=606) et avant la sarcoïdose (n=94) ;
- les plus précoces, avec un délai médian d’apparition de 31 jours, contre plus d’un an (395 jours) pour la sclérodermie,
- les plus souvent létales avec un taux de décès de 24%, qui peut aller jusqu’à 56,7% lorsqu’une myocardite s’associe à la myosite.
Les myosites surviennent plus souvent lors d’un traitement par une combinaison d’ICI plutôt que par un seul ICI, et avec une monothérapie anti-PD1 ou anti-PDL1 plutôt qu’anti-CTL4.