Responsable : Anne Bigot
Avec le développement de nombreuses approches thérapeutiques innovantes pour les maladies génétiques, ciblant l’ADN, l’ARN ou les protéines, les cellules musculaires isolées de patients, appelées myoblastes, représentent un modèle in vitro idéal pour évaluer ces approches sur les maladies neuromusculaires. Ces cellules ont l’avantage d’être simples d’utilisation, de diminuer le nombre d’expérimentation sur les animaux mais également de porter la mutation exacte du patient dans son propre environnement génétique. Ces approches in vitro ont cependant des limites : les cellules somatiques humaines ont une capacité de prolifération limitée, régulée par l’horloge mitotique, et atteignent la sénescence réplicative après un nombre défini de divisions. Cette limite de prolifération est atteinte encore plus tôt dans les maladies dégénératives. MyoLine neutralise la sénescence réplicative des cellules musculaires humaines en utilisant une double transduction avec des vecteurs lentiviraux, créant ainsi des lignées de cellules humaines immortelles.
La plateforme d’immortalisation de cellules humaines de l’Institut de Myologie a généré ainsi depuis sa création en 2007 près de 200 lignées de myoblastes humains isolés de patients souffrant de plus de 36 maladies différentes (DMD, LGMD, FSHD, SMA…). L’accès aux biopsies musculaires pouvant être limité pour certaines pathologies, nous avons également développé l’immortalisation de fibroblastes cutanés. Ces fibroblastes immortalisés sont ensuite transduits par un facteur de transcription inductible MyoD, et ces cellules myoconverties forment des myotubes et expriment des marqueurs musculaires comme les cellules musculaires.
La perte de masse musculaire chez les patients atteints de maladies neuromusculaires s’accompagne souvent de son remplacement par du tissu fibreux et/ou adipeux. Ces dernières années, la recherche dans ce domaine s’est concentrée sur le rôle joué par les progéniteurs fibro-adipogéniques (FAPs) en raison de leur capacité à se différencier en adipocytes ou en cellules fibroblastiques. Pour soutenir cette recherche, MyoLine développe actuellement des modèles de FAPs isolés à partir de différentes dystrophies musculaires.
Depuis plusieurs années, ces lignées cellulaires sont mises à la disposition de la communauté scientifique sur une base collaborative, et de nombreux laboratoires internationaux les utilisent déjà. Lorsque le consentement signé par le donneur le permet, les lignées cellulaires peuvent être également utilisées dans le cadre d’accords de transfert de matériel pour le développement d’outils thérapeutiques par des partenaires privés.
Exemples de lignées cellulaires
Envoyez vos demandes à anne.bigot@sorbonne-universite.fr & vincent.mouly@sorbonne-universite.fr
Composition de l’équipe
Bensalah Mona, Ingénieure de Recherche
Bigot Anne, Cheffe de projet de Recherche, Responsable Plateforme
Diarra Rokiatou, Apprentie
Mamchaoui Kamel, Ingénieur de Recherche
Mouly Vincent, Directeur de Recherche Emérite
Ohana Jessica, Ingénieure d’études