MoCo MRF T1-FF: une nouvelle approche pour évaluer précisément les tissus musculaires du haut du corps par RMN malgré les mouvements physiologiques (diaphragme).
Au cours de la dernière décennie, le « MR Fingerprinting » (MRF) s’est imposé comme un paradigme efficace pour la quantification rapide et simultanée de plusieurs paramètres par IRM. Cette méthode a été adaptée en 2020 par le laboratoire d’imagerie et de spectroscopie par RMN de l’Institut pour mesurer des paramètres constituant des biomarqueurs intéressants dans les troubles neuromusculaires : le T1 de l’eau en tant que marqueur précoce de l’activité de la maladie, et la fraction de graisse (FF) reliée à son stade d’avancement. Cependant, dans la partie supérieure du corps, la mesure de ces paramètres pose des problèmes spécifiques en raison des mouvements respiratoires.
Des chercheurs issus du laboratoire de RMN de l’Institut, en collaboration avec Siemens Healthineers, proposent dans cet article récent une nouvelle méthode de « MR Fingerprinting » avec correction de mouvement, MoCo MRF T1-FF. MoCo MRF T1-FF est une approche modulaire, qui dans un premier temps mesure les déformations liées à la respiration par des méthodes d’IA, pour ensuite les utiliser pour corriger le mouvement dans l’estimation des cartes paramétrique de FF et de T1 de l’eau.
Pour valider cette méthode, les auteurs ont utilisé les données in vivo recueillies chez 18 volontaires sains (12 hommes, 6 femmes, âge moyen = 40 ± 14 ans) et 3 sujets souffrant de différents troubles neuromusculaires.
Dans les régions peu affectées par le mouvement, tels que les muscles dorsaux ou pectoraux, aucun biais n’a été observé entre les reconstructions non corrigées et les reconstructions fournies par MoCo MRF T1-FF pour les valeurs FF et T1 de l’eau. D’autre part, MoCo MRF T1-FF réduit de manière significative les écarts types des distributions de paramètres évaluées dans ces régions, ce qui indique une amélioration de la précision.
Dans les régions fortement affectées par la respiration, telles que les muscles respiratoires, le foie et les reins, les cartograhies obtenues par MoCo MRF T1-FF ont montré une réduction marquée des artefacts liés au mouvement (flou, « streaking »,…). Enfin, le diaphragme, souvent invisible sur les cartes paramétriques, est apparu après correction du mouvement.
Les auteurs concluent que cette nouvelle approche ouvre la voie à l’évaluation conjointe du potentiel de la fraction de graisse et du T1 de l’eau dans des muscles rarement évalués, tels que le diaphragme, et à l’évaluation multi-systémique des maladies neuromusculaires.
