La dystrophie musculaire des ceintures R9 (LGMDR9) est due à un déficit en FKRP. La FKRP permet l’addition de ribitol-5-phosphate, une molécule fabriquée à partir de ribitol, à la chaine de sucres déjà formée par l’action d’autres enzymes. La prise par voie orale du BBP-418 (ribitol) a pour but d’augmenter la glycosylation de l’α-dystroglycane en saturant de substrat la FKRP. Un essai de phase I (terminé) et de phase II (en cours) du ribitol ont livré leurs premiers résultats.
• L’essai de phase 1 s’est déroulé chez 85 volontaires sains. Cet essai randomisé contrôlé d’une dose unique puis de doses croissantes multiples contre placebo a permis d’étudier la pharmacocinétique de la molécule, et de constater sa très bonne tolérance sans signes de toxicité même aux doses supérieures aux doses thérapeutiques prévues.
• Un essai de phase 2 du BBP-418 en ouvert chez 14 personnes atteintes de LGMDR9, âgées de 12 à 55 ans, vise à déterminer la sécurité et la tolérance de doses croissantes de BBP-418 sur 5 ans.
Les résultats préliminaires chez les 12 premiers participants, âgés de 12 à 53 ans, et dont 9 avaient conservé la marche, ont été présentés à la conférence 2022 de la Muscular dystrophy association (MDA). Ils montrent :
- une augmentation de l’alpha-dystroglycane glycosylée de 43% ;
- une baisse moyenne des CPK à 90 jours de 70% ;
- une augmentation de la vitesse de marche sur 10 mètres à 3 et 6 mois, alors qu’elle avait diminué dans les 6 mois d’étude d’histoire naturelle ayant précédé la prise de ribitol.
La société BridgeBio qui développe ce candidat médicament envisage, sur la base de ces résultats préliminaires encourageants, de lancer un essai de phase III au cours du deuxième semestre 2022.
Voir aussi « LGMDR9 : les premiers résultats encourageants du ribitol »