Exosquelettes des membres inférieurs : démarrage de 2 études cliniques à l’institut

Les maladies rares neuromusculaires se caractérisent notamment par une perte de force musculaire évolutive. Ainsi, se lever, s’assoir ou encore monter les escaliers peut rapidement devenir difficile. C’est pourquoi l’Institut de Myologie, centre d’expertise de la science et de la médecine du muscle, vient de lancer deux études dont l’objectif est d’évaluer l’efficacité de deux modèles d’exosquelettes robotisés pour la compensation de la faiblesse musculaire des membres inférieurs chez 80 malades atteints de pathologies neuromusculaires.

 

 

Damien Bachasson, chercheur au laboratoire de Physiologie et d’Evaluation Neuromusculaire, et Guillaume Bassez, neurologue dans le service de Neuro-Myologie à l’Institut de Myologie (Paris), ont inclus les premiers patients participants aux études EXO – NMD1 et EXO-KGO1 qui, en lien avec la consultation pluridisciplinaire, visent à évaluer chez des patients adultes, ambulants, concernés par différentes formes de maladies neuromusculaires (dystrophies musculaires, myopathies congénitales, myopathies inflammatoires et myopathies métaboliques), la sécurité et les effets immédiats d’exosquelettes robotisés des membres inférieurs. En effet, si ces exosquelettes semblent être des outils de compensation intéressants, il est indispensable d’en mesurer la sécurité, la faisabilité, ainsi que les effets sur les muscles et la motricité des patients.

Ces études, qui dureront 18 mois et dont l’Institut de Myologie est promoteur, s’organisent en trois séances réalisées dans le laboratoire de « Physiologie et d’Evaluation Neuromusculaire » de l’Institut de Myologie :

1)  Evaluations des capacités fonctionnelles et de la force du patient puis réglages et familiarisation du patient avec l’exosquelette.

2)  Observations du patient (performance, activation des muscles, perception subjective) lors de tâches standardisées, comme se lever sans exosquelette puis premiers apprentissages du fonctionnement de l’exosquelette.

3)  Evaluations de ces mêmes tâches standardisées avec l’exosquelette.

« De nombreux dispositifs d’assistance robotisés ont fait leur apparition ces dernières années pour les membres supérieurs et inférieurs, dont certains sont susceptibles d’améliorer le quotidien des patients et potentiellement d’avoir des effets sur l’évolution de certaines maladies neuromusculaires. Ces pathologies étant très spécifiques, il faut s’assurer que ces dispositifs n’augmentent pas le risque de chute, qu’ils n’abîment pas les muscles, identifier à quel type de patients ils s’adressent, à quel moment ils peuvent être proposés/utilisés et comment. La familiarisation est longue et des améliorations doivent être apportées au long cours, et c’est tout l’intérêt de ce type d’études ».

 

 

Damien Bachasson

 

« Il n’existe pratiquement pas de données concernant l’applicabilité, les risques, et les bénéfices associés à l’utilisation de cette nouvelle génération d’appareils chez des patients atteints de maladies neuromusculaires. C’est pourquoi nous évaluons deux dispositifs qui répondent à des critères essentiels à nos yeux, c’est-à-dire un matériel léger, maniable, discret et compatible avec la vie quotidienne des malades. Ces études, qui n’ont jamais été réalisées en France dans le domaine des maladies neuromusculaires permettront d’avoir des données fiables sur la sécurité de ces nouveaux outils et, à terme, de définir quel modèle est le plus adapté aux pathologies étudiées. »

 

Dr Guillaume Bassez

 

Télécharger le communiqué de presse du 8 février 2022 Exosquelettes des membres inférieurs : démarrage de 2 études cliniques à l’Institut de Myologie