Deux études tissent des liens entre microbiote intestinal et myasthénie auto-immune

Le rôle de la flore intestinale fait l’objet d’une attention soutenue en recherche médicale, notamment pour les maladies dysimmunitaires comme la myasthénie auto-immune. Deux publications sur le sujet sont parues durant l’été 2021 :

  • les résultats de l’étude allemande Mybiom montrent, en cas de myasthénie (n=42), une flore intestinale de moindre diversité que dans un groupe contrôle en bonne santé (n=12), et une augmentation significative de l’abondance des protéobactéries delta et des Faecalibacterium (y compris en l’absence de corticothérapie) en comparaison de patients atteints de maladies neurologiques non inflammatoires (n=18).
  • une autre étude menée en Chine auprès de 53 enfants atteints de myasthénie et 46 enfants en bonne santé retrouve des différences significatives d’abondance de certaines espèces bactériennes, qui pourraient servir de marqueurs diagnostiques, la présence d’adénovirus humains uniquement chez 10 enfants atteints de myasthénie, ainsi qu’une baisse de la production par le microbiote intestinal d’acides gras à chaine courte et du taux sérique de butyrate dans le groupe myasthénie (avec ou sans anti-RACh).

À noter qu’une étude observationnelle en cours aux États-Unis recherche des corrélations entre la composition du microbiote intestinal et la myasthénie évaluée grâce à des données fournies par les malades et issues de leur dossier médical. Elle prévoit 100 participants, adultes et enfants.

 

Gut bacterial microbiota in patients with myasthenia gravis: results from the MYBIOM study. Totzeck A, Ramakrishnan E, Schlag M et al. Ther Adv Neurol Disord. 2021 Aug 11;14:17562864211035657.

 

Metagenome-wide association study of gut microbiome revealed potential microbial marker set for diagnosis of pediatric myasthenia gravis. Liu P, Jiang Y, Gu S, Xue Y et al. BMC Med. 2021 Jul 8;19(1):159.