La dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss se caractérise par une faiblesse et une perte des muscles squelettiques, associée à une cardiopathie dilatée et des troubles de la conduction cardiaque. Bien que la cause génétique de cette pathologie soit connue depuis les années 1990(1,2), les mécanismes moléculaire et cellulaires qui sont à l’origine de la perte de force chez les patients sont encore méconnus.
Nous avons montré récemment montré que l’activation anormale de la voie ERK1/2 dans le muscle strié de patients et de modèles d’études de la pathologie(3,4) permettait la phosphorylation et l’activation de la cofiline-1, une protéine connue pour participer à la dépolymérisation du réseau d’actine(5). Cependant, le rôle de cette forme phosphorylée de la cofiline-1 dans la structure et la fonction du muscle pathologique restait inconnu. Nous venons de démontrer que la cofiline-1 anormalement phosphorylée était protégée de la dégradation par le protéasome, conduisant à son accumulation anormale dans le muscle strié. Cela aboutit à la dépolymérisation de l’actine au niveau du sarcomère, l’unité contractile du muscle strié, et une perte de la production de force(6).
Ces résultats sont importants à la fois pour une meilleure compréhension de la pathophysiologie de la dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss, mais également en termes d’approches thérapeutiques.