Une nouvelle forme de myopathie identifiée par le séquençage à haut débit

Les cas de maladies neuromusculaires héréditaires orphelines de gènes restent encore très nombreux. Il en découle une errance diagnostique très fréquemment préjudiciable à la prise en charge du patient lui-même mais aussi de sa famille (conseil génétique). Dans ce contexte, la mise au point des techniques de séquençage à haut débit ou NGS (pour next-generation sequencing) constitue un apport majeur.

Un article publié en avril 2021 par un consortium international comprenant plusieurs membres de l’Institut de Myologie de Paris, l’illustre parfaitement. Dans cette étude, des mutations du gène JAG2 ont été impliquées chez 23 malades appartenant à 13 familles non apparentées. Ce gène intervient dans la voie de signalisation NOTCH. Il pourrait avoir, comme le démontrent des études fonctionnelles à l’appui de cette étude, des liens étroits avec deux autres gènes, MEGF10 et POGLUT-1, déjà impliqués dans d’autres myopathies dont une dystrophie musculaire des ceintures (LGMD R21 pour Limb Girdle Muscular Dystrophy). Même si un pattern de type « myopathie des ceintures » est effectivement le plus souvent rencontré, les auteurs soulignent la grande variabilité du phénotype clinique, l’âge de début allant de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte. Il en est de même pour les lésions histologiques. Cette myopathie semble relativement fréquente et constitue une réelle avancée pour les maladies neuromusculaires non élucidées. On ignore à ce stade si les auteurs obtiendront qu’elle soit répertoriée comme une nouvelle forme de LGMD.

 

A form of muscular dystrophy associated with pathogenic variants in JAG2. S Coppens, A M Barnard, S Puusepp et al. Am J Hum Genet. 2021 (Avr).