Un cas de myopathie nécrosante auto-immune en lien possible avec la Covid-19

La myopathie nécrosante auto-immune (MNAI) occupe une place un peu à part au sein des maladies musculaires d’origine auto-immune. De description récente, cette entité est diagnostiquée sur la biopsie musculaire avec des aspects davantage de nécrose que d’inflammation, un déficit musculaire d’importance variable, une élévation du taux des CPK et la positivité d’auto-anticorps dirigés contre l’HMGCR et/ou la SRP. Parmi les facteurs déclenchants les plus souvent retrouvés, on trouve la prise de statines mais ce n’est pas le seul.

Dans un article publié en avril 2021 par une équipe new-yorkaise, une étiologie post-virale peut être en cause. Dans l’observation rapportée, une femme de 57 ans s’est présentée aux urgences dans le contexte d’une infection par la Covid-19 un mois auparavant mais sans caractère de gravité. Elle se plaignait essentiellement d’une dyspnée. Le bilan avait mis en évidence une rhabdomyolyse avec un taux de CPK autour de 15 000 U/l et une sérologie positive à IgG contre le SARS-Cov2. Trois mois plus tard, la patiente a présenté un déficit musculaire progressif à prédominance distale et le diagnostic a été porté sur les données de l’histologie musculaire et de l’imagerie (œdème musculaire aux membres inférieurs alors que les sérologies HMGCR et SRP sont toujours restées négatives). La patiente, traitée par une corticothérapie (1 mg/kg/jour) et soumise à un programme de kinésithérapie, récupérera parfaitement par la suite. Cette observation repose la question du lien de causalité entre infection à SARS-Cov2 et myopathie auto-immune, surtout en l’absence d’anticorps spécifiques de myosite.

 

COVID-19 IgG-related autoimmune inflammatory necrotizing myositis. M Veyseh, S Koyoda, B Ayesha et al. BMJ Case Rep. 2021 (Avr).14(4):e239457.