Les cellules souches pluripotentes reprogrammées : de formidables outils pour tester les thérapies neuromusculaires innovantes

Dans le domaine des thérapies innovantes destinées aux maladies neuromusculaires, la possibilité d’avoir accès à un modèle d’une maladie donnée, qu’il soit cellulaire ou animal, représente un atout majeur. Ces modèles permettent de tester plusieurs hypothèses thérapeutiques à grande échelle, et constitue le plus souvent un préalable à un passage chez l’homme. Les modèles animaux étant rares à l’état naturel et plus complexes à étudier, les modèles cellulaires sont donc très souvent utilisés. La mise au point de cellules souches somatiques issues de la peau de malades et reprogrammables, ou iPSCs (pour induced-pluripotent-stem cells), constitue une véritable révolution pour les chercheurs. Elles permettent de recréer les conditions de la maladie neuromusculaire d’intérêt in vitro.

Dans un article publié en avril 2021, une équipe de chercheurs de l’Institut de Myologie (équipe BOND dirigé par Maria Grazia Biferi) passe en revue les applications pratiques de tels modèles, plus particulièrement dans la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Dans la DMD, les iPSCs  reprogrammés en myoblastes ont été largement utilisées pour la mise au point du saut d’exon thérapeutique par des oligonucléotides antisens. Dans la SLA, une approche similaire a été testée sur des iPSC reprogrammées en motoneurones. Les auteurs insistent sur les développements en cours en matière de thérapie génique à base de vecteurs viraux. Dans le but d’optimiser la transduction des iPSCs, il faut prendre en compte le sérotype du vecteur, la concentration virale et le timing de la transfection.

 

The Potential of Induced Pluripotent Stem Cells to Test Gene Therapy Approaches for Neuromuscular and Motor Neuron Disorders. M Cappella, S Elouej, M Grazia Biferi. Front Cell Dev Biol . 2021 (Avr).9:662837.