Les dysferlinopathies recouvrent plusieurs entités cliniques ayant comme substratum commun un déficit en dysferline, une protéine impliquée dans les mécanismes de réparation de la membrane de la fibre musculaire. Réduit initialement à une myopathie distale de type Miyoshi, l’éventail phénotypique s’est rapidement étendu à des formes proximales pures comme la dystrophie musculaire des ceintures (LGMD) R2 et surtout à des formes mixtes proximo-distales. Transmises selon un mode autosomique récessif et évoluant de manière lentement progressive, les dysferlinopathies font actuellement l’objet, avec le soutien de la Jain Foundation américaine, d’une très ambitieuse étude d’histoire naturelle de la maladie en vue d’essais thérapeutiques appelée Jain COS (Jain Clinical Outcome Study). L’occasion, pour les investigateurs, de préciser les différences phénotypiques entre ces différentes entités cliniques.
Dans un article publié en janvier 2021, le consortium international a repris les données cliniques, biologiques et d’imagerie musculaire des différents phénotypes dans lesquels étaient classés 168 patients participants au protocole. Il en est arrivé à la conclusion qu’il s’agissait en fait d’un continuum de phénotypes entre atteinte distale et atteinte proximale. Il a toutefois relevé des différences de prévalence dans les deux formes : les myopathies distales prédominant en Asie, à la différence des formes proximales qui sont plus fréquentes en Europe et aux États-Unis. Les auteurs concluent que la LGMD R2 et la myopathie distale de type Miyoshi doivent être considérées pour la prise en charge clinique, la mise en place de futurs essais cliniques et les futurs traitements comme le spectre d’une même maladie.