Myasthénie néonatale transitoire : l’estimation du risque et du délai s’affine

Dans la myasthénie auto-immune, des auto-anticorps dirigés contre la jonction neuromusculaire provoquent une faiblesse musculaire fluctuante accentuée par l’effort. Ils peuvent passer la barrière placentaire et entrainer une myasthénie néonatale transitoire, avec un risque vital de défaillance respiratoire pour le bébé. Cette éventualité justifie une surveillance hospitalière systématique des nouveau-nés de mère atteinte de myasthénie auto-immune, pendant une durée variable selon les équipes (au moins deux jours, trois jours, sept…).

 

Des données plutôt rassurantes 

À l’hôpital universitaire d’Ann Arbor (États-Unis), des pédiatres ont mené une étude rétrospective sur 147 de ces nourrissons, 37 suivis par leur propre équipe et 110 issus de séries de cas déjà publiés dans la littérature. Selon leurs résultats, parus en février 2021 : 

  • 90% des nouveau-nés de mère atteinte de myasthénie auto-immune ne développent pas de myasthénie néonatale transitoire, 
  • pour les autres, les symptômes débutent 1,5 ± 2,6 jours après la naissance et il s’agit le plus souvent de difficultés pour s’alimenter et d’hypotonie ;
  • une très faible proportion des nourrissons (1/147) a besoin d’une intubation pour hypoventilation.

Les auteurs suggèrent qu’une observation post-natale de quatre jours suffirait, aucun enfant n’ayant développé de myasthénie néonatale transitoire passé ce délai. Ils rappellent également l’importance d’aborder le sujet avec les parents pendant la grossesse.

 

Transient neonatal myasthenia gravis: refining risk estimate for infants born to women with myasthenia gravis. Kochhar PK, Schumacher RE, Sarkar S. J Perinatol. 2021 Feb 17.