La quantification globale du muscle en IRM est plus intéressante qu’une approche analytique par muscle pour juger de l’évolution de nombreuses pathologies neuromusculaires

Les technologies d’imagerie musculaire se sont sophistiquées au fil des ans. Parmi elles, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) joue un rôle non seulement dans l’établissement du diagnostic de bon nombre de maladies neuromusculaires acquises ou héréditaires mais aussi dans le suivi évolutif du patient, dans un cadre individuel ou dans celui d’un protocole thérapeutique. La quantification précise de l’atteinte musculaire par cette méthode reste néanmoins complexe et repose sur des analyses le plus souvent ciblées sur des zones d’intérêt (ROI pour regions of interest). 

Dans un article publié en novembre 2020, des chercheurs de l’Institut de Myologie de Paris ont réussi à démontrer l’intérêt d’une approche plus globale, à l’échelle, par exemple, d’un segment de membre entier. Pour y parvenir, les images obtenues en IRM à un an d’intervalle chez 102 patients atteints de pathologie neuromusculaire (21 cas de myosite à inclusions (IBM), 19 de myopathie GNE, 19 de dystrophie musculaire de Duchenne, 12 de dysferlinopathie…) ont été comparées en prenant particulièrement en compte la sensibilité au changement de la mesure de la fraction graisseuse du muscle. En s’aidant notamment du paramètre SRM (standardized mean response), les auteurs démontrent qu’une approche plus globale à l’échelle d’un segment de membre est supérieure à celle muscle par muscle, et ce dans la plupart des étiologies étudiées (à l’exception de la GNE et de l’IBM).

 

Global versus individual muscle segmentation to assess quantitative MRI-based fat fraction changes in neuromuscular diseases. Reyngoudt H, Marty B, Boisserie JM, Le Louër J, Koumako C, Baudin PY, Wong B, Stojkovic T, Béhin A, Gidaro T, Allenbach Y, Benveniste O, Servais L, Carlier PG. Eur Radiol. 2020 (Nov).