Une large étude européenne apporte de nouvelles corrélations phénotype-génotype dans les sarcoglycanopathies

Les sarcoglycanopathies sont des myopathies rares appartenant au groupe, très hétérogène cliniquement et génétiquement, des dystrophies musculaires des ceintures (LGMD pour limb girdle muscular dystrophy). Décrites dans les années 1990 suite au démembrement du complexe protéique lié à la dystrophine, elles sont au nombre de quatre selon le type de sarcoglycane impliqué : la LGMDR3 liée à l’α-sarcoglycane, la LGMDR4 liée au β-sarcoglycane, la LGMDR5 liée au γ-sarcoglycane et la LGMDR6 liée au δ-sarcoglycane. Cliniquement, elles ont en commun un déficit proximal, de type Duchenne ou Becker, et s’accompagnent très souvent d’une pseudohypertrophie des mollets et de la langue. Leur prévalence varie beaucoup d’une zone géographique à l’autre, le Maghreb et le pourtour méditerranéen étant particulièrement concernés par la LGMDR5.

Le consortium européen pour les sarcoglycanopathies a publié en septembre 2020 une étude rétrospective observationnelle grâce aux données recueillies par 33 centres spécialisés dans les maladies neuromusculaires de 13 pays européens.

  • Les données de 396 personnes atteintes de sarcoglycanopathie confirmée génétiquement ont été analysées.
  • Cent cinquante-neuf personnes étaient concernées par une LGMDR3 liée à l’α-sarcoglycane, 73 par une LGMDR4 liée au β-sarcoglycane, 157 par une LGMDR5 liée au γ-sarcoglycane et 7 par une LGMDR6 liée au δ-sarcoglycane.
  • Dans la LGMDR3, le début des manifestations a été plus tardif et la progression de l’atteinte plus lente que dans les autres formes.
  • Une atteinte cardiaque était plus fréquente dans la LGMDR4.
  • Un début des signes avant l’âge de 10 ans et une expression résiduelle de la protéine inférieure à 30% du taux normal s’avèrent être des facteurs de risque indépendants d’une perte de la capacité de marcher avant l’âge de 18 ans dans les LGMDR3,R4 et R5.

 

New genotype-phenotype correlations in a large European cohort of patients with sarcoglycanopathy. Jorge Alonso-Pérez, Lidia González-Quereda , Luca Bello et al. Brain. 2020 Sep 1;143(9):2696-2708