Le récepteur néonatal Fc (ou FcRn) préserve de la dégradation les immunoglobulines G, dont font partie les auto-anticorps produits dans la myasthénie auto-immune (anti-RACh, anti-MuSK…) et qui ciblent la jonction neuromusculaire. Une piste thérapeutique prometteuse dans cette pathologie consiste à bloquer les FcRn, de façon à réduire les taux d’auto-anticorps circulants. Plusieurs anti-FcRn sont à l’essai, à l’instar du rozanolixizumab (ou UCB7665).
Des résultats suffisants pour passer à la phase III
Les autorités de santé européennes lui ont attribué le statut de médicament orphelin dans la thrombopénie immune, puis dans la myasthénie auto-immune où un essai de phase IIa (NCT03052751) randomisé en double aveugle contre placebo avait débuté mi-2017. Ses 43 participants étaient âgés de plus de 18 ans et atteints de myasthénie auto-immune généralisée modérée à sévère, un seul avec auto-anticorps anti-MuSK, les autres avec des anti-RACh. La revue Neurology a publié les résultats définitifs de cet essai de phase II en novembre 2020. Ils montrent pour le groupe sous rozanolixizumab :
- une amélioration du score quantitatif QMG à J29 (critère principal de l’essai) mais non significative sur le plan statistique ;
- une amélioration significative des scores MGADL (-1.8 vs -0.4) et MG composite (-3.1 vs -1.2), les critères secondaires;
- une diminution du taux d’auto-anticorps anti-RACh jusqu’à – 68%, l’évolution des anti-MuSK n’a pas été évaluée (un seul participant concerné) ;
- une bonne tolérance du candidat-médicament dans l’ensemble, les maux de tête étant l’effet indésirable le plus fréquent, survenu chez 57% des participants sous 7mg/kg de rozanolixizumab, versus 14% des participants du groupe placebo.
Un essai de phase III (NCT03971422 ou MycarinGstudy) mené auprès de 240 participants dans 15 pays dont la France a débuté en juin 2019, suivi quatre mois plus tard par le démarrage de son extension (NCT04124965).