Une très faible quantité résiduelle de dystrophine suffirait à transformer une DMD en BMD

La myopathie de Duchenne (DMD) se caractérise par un déficit musculaire avec perte de la marche vers l’âge de 12 ans. La myopathie de Becker (BMD) est moins sévère : la marche est préservée jusqu’à l’âge de 16 ans, voire n’est jamais perdue. Toutes deux sont liées à des anomalies du gène DMD qui code la dystrophine, une protéine dont la quantité est en étroite relation avec la sévérité du phénotype.

 

Une équipe française du réseau FILNEMUS a cherché à déterminer les effets d’une faible quantité de dystrophine en analysant les données de 90 patients présentant une mutation du gène DMD, collectées dans la banque de données UMD-DMD France. Trois groupes ont été constitués en fonction de la quantité de dystrophine :

  • pas de dystrophine détéctable, dont 74% ont développé une DMD ;
  • moins de 5% de dystrophine, dont 61% ont développé une DMB ;
  • plus de 5% de dystrophine, dont 57% ont développé une DMB et 71% sont encore marchants.

Les auteurs ont mis en évidence des symptômes significativement plus modérés dans le groupe présentant moins de 5% de dystrophine que dans celui sans dystrophine, y compris chez ceux qui ont moins de 0,5% de dystrophine. Hormis l’âge à l’apparition des premiers symptômes et la fraction d’éjection du ventricule gauche, les autres paramètres étudiés sont significativement retardés : perte de la marche, mise en place d’une arthrodèse vertébrale et décès. Des données encourageantes à l’heure où les thérapies innovantes en développement dans les dystrophinopathies visent à augmenter la quantité de dystrophine.

 

Very low residual dystrophin quantity is associated with milder dystrophinopathy. de Feraudy Y, Ben Yaou R, Wahbi K, Stalens C, Stantzou A, Laugel V, Desguerre I; FILNEMUS Network, Servais L, Leturcq F, Amthor H. Ann Neurol. 2020 (Novembre)