Mesure de la pression de la langue : un outil simple et utilisable en ambulatoire dans les MNM avec dysphagie

Les maladies neuromusculaires sont très diverses dans leur présentation et leurs manifestations cliniques. Les troubles de la déglutition surviennent dans certaines d’entre elles de façon prépondérante, à l’exemple de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), la maladie de Steinert (DM1), la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la dystrophie musculaire oculopharyngée…. Ces troubles peuvent être à l’origine de situations très invalidantes. Les muscles de la langue et du pharynx sont parfois en effet le siège de remaniements fibreux empêchant leur bon fonctionnement. 

La dysphagie est classiquement explorable soit en fluoroscopie, soit par l’intermédiaire d’un endoscope. Dans un article publié en septembre 2020, une équipe japonaise s’est intéressée à la mesure de la pression linguale comme possible investigation complémentaire, à la fois précise et simple à utiliser en dehors du cadre hospitalier. Un capteur relié à un petit appareil (appelé IOPI) mesure la pression maximale exercée par le patient pendant 3 à 4 secondes entre le palais et sa langue. Testé chez 180 adultes atteints de DM1, 242 de DMD et 147 de SLA, le dispositif, facilement utilisable en ambulatoire, s’est avéré performant et fiable, même comparé aux études en fluoroscopie. Il a également permis de déterminer des seuils de pression au-delà desquels une alimentation adaptée (mixée, moulinée…) ou une nutrition entérale devaient être mises en œuvre. Ces seuils varient d’ailleurs d’une pathologie à l’autre. 

 

Relationship between tongue pressure and functional oral intake scale diet type in patients with neurological and neuromuscular disorders. G Umemoto, S Fujioka, H Arahata et al. Clin Neurol Neurosurg. 2020 (Septembre). 198:106196.