Certains cas de sclérodermie s’accompagnent d’auto-anticorps spécifiques de myosites

Les myopathies inflammatoires d’origine auto-immune font partie des maladies dites de système au même titre que le lupus érythémateux disséminé ou les différentes formes de sclérodermie. Au sein des myosites, les plus fréquentes sont la dermatomyosite et la myosite à inclusions. Les frontières entre toutes ces entités ne sont pas toujours étanches, tant au niveau des signes cliniques que des perturbations biologiques au premier rang desquelles figure la positivité de certains auto-anticorps. Ces dernières années ont vu se développer des tests rapides, comme les immunoblots, permettant de typer et de titrer toute une batterie d’auto-anticorps chez un même patient. Parmi eux, on distingue les auto-anticorps spécifiques des myosites (MSA) et ceux dits associés aux myosites (MAA). L’établissement du profil immunologique de chaque patient revêt une grande importance car il donne une idée du pronostic et permet une approche thérapeutique plus ciblée. 

Dans un article publié en juillet 2020, des internistes lillois ont procédé à ces tests chez trois cents patients de leur service chez qui le diagnostic de sclérodermie systémique avait été retenu entre 2015 et 2017. Deux techniques différentes ont été utilisées pour minimiser le risque d’erreur. Certains patients ont eu des explorations musculaires afin de documenter une authentique myosite associée. Les auteurs soulignent que 17% des individus avaient des MSA ou des MAA positifs, ce qui est loin d’être négligeable. Les corrélations avec le tableau clinique, et notamment le risque de pneumopathie interstitielle, se sont toutefois avérées relativement décevantes.

 

Extended myositis-specific and -associated antibodies profile in systemic sclerosis: a cross-sectional study.  Leurs A, Dubucquoi S, Machuron F et al. Joint Bone Spine. 2020 (Juillet).