La myasthénie auto-immune s’accompagne souvent de comorbidités psychiatriques

Maladie de la jonction neuromusculaire, la myasthénie auto-immune se manifeste par une fatigabilité excessive des muscles striés à l’effort. Elle débute souvent (près de la moitié des cas) par des symptômes oculaires isolés mais finit, dans 80 à 90% des cas, par toucher après un an d’autres muscles (pharyngo-laryngés, des membres, respiratoires…).

Une équipe de cliniciens nord-américains a passé en revue 32 études (6 060 patients) parues depuis 1971 sur les comorbidités psychiatriques associées à la myasthénie auto-immune. Selon les résultats de cette analyse :

  • la dépression est 2 fois moins fréquente dans la population générale que chez les patients atteints de myasthénie, lesquels sont près du tiers à présenter des symptômes dépressifs et cette proportion augmente avec la durée de la maladie, sa sévérité et l’existence d’épisodes d’insuffisance respiratoire ;
  • 46,3% des patients atteints de myasthénie souffrent d’un trouble anxieux (anxiété majeure, attaque de panique…) ; cette forte prévalence pourrait être liée au caractère imprévisible et fluctuant de la maladie, laquelle augmente le risque de développer des comportements de planification excessive, d’évitement des autres et d’anxiété d’anticipation.

Les auteurs insistent sur la nécessité de rechercher une anxiété et une dépression chez les patients atteints de myasthénie auto-immune. Ils détaillent également les effets parfois délétères sur la maladie de certains médicaments psychoactifs (amitriptyline, diazépam, lithium…) et rappellent, à l’inverse, les possibles effets psychiatriques (insomnie, dépression, anxiété, psychose) de la corticothérapie très souvent utilisée pour traiter la myasthénie.

 

A Review of Psychiatric Comorbidity in Myasthenia Gravis.  Law C, Flaherty CV, Bandyopadhyay S. Cureus. 2020;12(7):e9184.