Le rituximab fait ses preuves en vie réelle dans la myasthénie réfractaire ou cortico-dépendante

La myasthénie auto-immune se caractérise par un dysfonctionnement de la jonction neuromusculaire d’origine dysimmunitaire. Ses manifestations sont réfractaires aux traitements habituels (anticholinestérasiques, corticoïdes…) dans 15% des cas. Le rituximab, un anticorps monoclonal anti-CD20, constitue alors une alternative thérapeutique de deuxième ligne. Plusieurs publications de cas ou de séries de cas appuient cette option.

Dans un article paru en juin 2020, une équipe française rapporte les résultats d’une étude multicentrique en vie réelle conduite chez 29 patients âgés de 18 ans et plus, atteints de myasthénie réfractaire ou dépendante aux corticoïdes et traités par rituximab. Vingt d’entre eux avaient des auto-anticorps anti-RACh, cinq des anti-MuSK, et quatre étaient séronégatifs. Les résultats de cette étude confirment l’efficacité du rituximab à 6 mois, avec :

  • une évolution favorable (amélioration, manifestations minimales ou rémission) du statut Myasthenia Gravis Foundation of America (MGFA) post-interventionnel chez 86,2% des participants ;
  • une augmentation du myasthenic muscle score (MMS) passé en moyenne de 68 à 83,1 ;
  • une réduction de la dose de corticoïdes en dessous de 10mg/jour chez 57,9% des patients.

Moins de la moitié (42,8%) des participants a présenté des effets indésirables : infections (21,4% des patients), réaction à la perfusion (7%), cytopénie (7%), bradycardie (3,7%).

 

Efficacy and safety of Rituximab in myasthenia gravis: A French multicentre real-life study. Dos Santos A, Noury JB, Genestet S; et al. Eur J Neurol. 2020 Jun 11.