Les myopathies inflammatoires sont un groupe de maladies caractérisées par une atteinte du muscle d’origine auto-immune. La fibre musculaire est le siège d’une réponse immune incontrôlée d’origine cellulaire et/ou humorale. Ces myopathies rentrent, pour beaucoup d’entre elles, dans le champ plus large des maladies de système immunitaire. En plus des classiques dermatomyosite, polymyosite et myosite à inclusions, ces dernières années ont vu émerger de nouvelles entités comme la myopathie nécrosante autoimmune ou le syndrome des antisynthétases. Le traitement des myosites repose sur la corticothérapie et les immunosuppresseurs, ce qui n’est pas sans poser de problèmes en termes de risque infectieux. Dans ce contexte, un consortium international de rhumatologues et de médecins internistes, l’EULAR, avait publié en 2011 des premières recommandations en matière de vaccination au vu de l’incidence et de la prévalence dans cette population de ces infections que l’on peut prévenir par la vaccination.
Dans un article publié en septembre 2019, ce même groupe d’experts a analysé l’abondante littérature parue depuis cette date et s’est livrée à une méta-analyse des données disponibles. Même si la qualité des études retenues était très hétérogène, il apparait bien un risque accru d’infections en cas d’exposition au virus de la grippe, au pneumocoque, aux virus de l’herpès, de l’hépatite B et du papillomavirus. Ces données viennent donc renforcer les recommandations existantes dans le sens d’une vaccination très large contre ces agents.