La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) et la dystrophie musculaire de Becker (BMD) sont deux versions alléliques d’anomalies du gène codant la dystrophine. Si la deuxième est dix fois moins fréquente que la première, elle entraine très souvent une cardiomyopathie qui peut être invalidante et dont la gravité n’est pas corrélée avec celle du déficit du muscle squelettique. La question de l’exercice physique, de ses modalités, de son utilité et de son potentiel effet délétère sur la fibre musculaire, a longtemps été débattue dans la DMD et beaucoup moins dans la BMD.
Dans un article publié en octobre 2019, des chercheurs italiens font un point complet sur le sujet, analyse de la littérature à l’appui. Ils ont retenu, à partir d’une interrogation exhaustive de la base données bibliographique PubMed, 13 études précliniques et 9 études cliniques qu’ils ont ensuite passées en revue. Les auteurs se sont particulièrement intéressés aux effets des contractions musculaires excentriques pour lesquelles les données chez l’animal étaient jusqu’ici peu encourageantes.
Même s’il leur est difficile de trancher le débat une fois pour toutes, les modèles animaux utilisés étant sujets à caution, les chercheurs estiment qu’une activité physique d’intensité modérée et sous surveillance médicale régulière (notamment cardiaque et respiratoire) peut être bénéfique chez le patient atteint de BMD.