Les neuropathies héréditaires sensitivo-motrices (HSMN autrement désignées sous le terme de maladie de Charcot-Marie-Tooth ou CMT) sont caractérisées par un déficit musculaire à prédominance distal, des troubles sensitifs d’intensité très variable et des déformations orthopédiques, surtout au niveau des pieds. Très hétérogène sur le plan génétique (plus de 80 gènes impliqués dans une forme de CMT, tous modes de transmission confondus, ont été identifiés à ce jour), et en l’absence de traitement curatif, la maladie n’est accessible pour le moment qu’à une prise en charge neuro-orthopédique. Le bénéfice clinique de l’activité physique et/ou de la kinésithérapie active reste débattu.
Dans un article publié en août 2019, des chercheurs italiens rapportent les résultats d’un essai clinique multicentrique contrôlé chez 53 patients atteints de CMT1A, la forme la plus fréquente de CMT. La moitié des participants a bénéficié d’un programme d’entrainement sur tapis roulant tandis que l’autre suivait des exercices classiques d’étirements et de proprioception. Les évaluations portant sur la marche et l’équilibre ont eu lieu à l’inclusion, à trois mois et à six mois d’intervalle. Si l’analyse statistique des résultats fait apparaître un réel bénéfice pour le patient de cette prise en charge rééducative, le tapis roulant n’apporte toutefois pas de valeur ajoutée par rapport au programme de rééducation classique (lutte contre les rétractions et travail de la proprioception).
