Non-codants, les microARN constituent un thème de recherches foisonnantes, tant pour élucider leur rôle pathogénique que pour explorer leur utilité comme biomarqueurs diagnostiques et/ou de suivi sous traitement, clé d’une médecine personnalisée.
Les travaux récents d’une équipe japonaise illustrent leur potentiel en myologie. Ils ont porté sur les myopathies inflammatoires, des maladies auto-immunes qui peuvent avoir des manifestations extra-musculaires, et notamment pulmonaire avec survenue d’une pneumopathie interstitielle diffuse.
L’étude menée au Japon a analysé, de façon rétrospective, les données cliniques et l’évolution sous traitement de 22 patients atteints de dermatomyosite (n= 11 dont 7 formes amyopathiques) ou de polymyosite (n= 7), dont 14 (64%) avaient une pneumopathie interstitielle. Leurs taux sériques de microARN-1 (miR-1), mesurés par PCR quantitative en temps réel, ont également été comparé à ceux d’un groupe contrôle composé de 30 sujets sains et 11 personnes atteintes de lupus érythémateux disséminé.
Publiée en septembre 2019, les résultats de cette étude montrent :
- un taux sérique moyen de miR-1 significativement plus élevé chez les patients atteints de dermatomyosite ou de polymyosite, avec ou sans pneumopathie interstitielle, en comparaison des sujets contrôles ;
- une corrélation entre le niveau sérique de miR-1 et celui de créatine kinase (CK) en début de traitement chez les patients atteints de dermatomyosite ou de polymyosite sans pneumopathie interstitielle ;
- un déclin significatif du taux sérique de miR-1 après traitement chez 11 des patients atteints de myosite.
Dans le sous-groupe des patients atteints de myosite avec pneumopathie interstitielle, ceux avec un taux sérique initial de miR-1 élevé avaient, après 36 semaines de traitement, une dose journalière et une dose cumulée de corticoïdes plus élevées que ceux ayant un taux sérique de miR-1 normal.
Les auteurs en concluent que miR-1 pourrait être un nouveau biomarqueur d’activité de la maladie prédictif de la réponse au traitement. Ils suggèrent également que ce micro-ARN pourrait être impliqué dans la pathogénèse des lésions musculaires et pulmonaires.