Dysferlinopathie : le losartan n’est pas bénéfique dans les modèles murins de la maladie

Les dysferlinopathies correspondent à un ensemble de pathologies neuromusculaires autosomiques récessives ayant en commun un déficit complet ou partiel en dysferline, une protéine jouant un rôle fondamental dans les mécanismes de réparation de la membrane de la fibre musculaire. Les deux phénotypes les plus fréquemment associées à ces déficits sont la myopathie distale dite de Miyoshi et la myopathie des ceintures de type R2 (LGMD2B d’après l’ancienne nomenclature internationale). Dans les deux cas, on note, à des degrés divers, une composante distale à la faiblesse musculaire. Par ailleurs, le losartan, une molécule déjà commercialisée en tant qu’hypotenseur et de normolipémiant, s’est avérée utile dans plusieurs modèles murins de dystrophie musculaire (dont la myopathie de Duchenne) en bloquant le récepteur de l’angiotensine 2 et en mimant, par voie de conséquence, un effet TGF-beta.

Dans un article publié août 2019, des chercheurs canadiens ont étudié l’effet du losartan dans deux modèles murins de dysferlinopathie, l’un avec un phénotype sévère, l’autre avec des manifestations qui l’étaient moins. A la grande surprise des auteurs, l’administration du losartan s’est avérée délétère sur plusieurs groupes musculaires, notamment le quadriceps et le triceps brachial. Ceci s’accompagnait en outre d’une augmentation du cholestérol et des triglycérides sanguins. Ces données tendraient à prouver que la physiopathologie des dysferlinopathies diffère de celles des autres formes de dystrophie musculaire.

 

Angiotensin II receptor blocker losartan exacerbates muscle damage and exhibits weak blood pressure-lowering activity in a dysferlin-null model of Limb-Girdle muscular dystrophy type 2B. White Z, Milad N, Tehrani AY, Chen WW, Donen G, Sellers SL, Bernatchez P. PLoS One. 2019 Aug 12;14(8):e0220903. doi: 10.1371/journal.pone.0220903. eCollection 2019.