Deux nouvelles observations d’alpha-dystroglycanopathie liée au gène DPM3

Parmi les dystrophies musculaires congénitales, les alpha-dystroglycanopathies constituent un groupe un peu à part. Elles ont en commun un défaut de la glycosylation de l’alpha-dystroglycane, une protéine majeure du complexe protéique lié à la dystrophine. Les présentations cliniques des alpha-dystroglycanopathies sont polymorphes mais associent presque toujours une hypotonie de début et de sévérité variables ainsi qu’une atteinte du système nerveux central. Les mutations les plus fréquentes ont été rapportées dans les gènes FKRP, POMT1, POMT2 et POMGnT1.

Dans un article publié en mai 2019, des chercheurs de Lyon, de Garches et de l’Institut de Myologie rapportent deux observations originales d’alpha-dystroglycanopathie liée au gène DPM3. Ce gène, récemment mis en cause chez un tout petit nombre de patients, code la sous-unité 3 de la synthétase du dolichol phospho-mannose. Dans les deux cas rapportés ici, il s’agit de patients mâles ayant présenté une cardiomyopathie et une faiblesse musculaire des ceintures à des âges différents. La biopsie musculaire a mis en évidence une diminution du signal de l’alpha-dystroglycane tandis que deux mutations distinctes du gène DPM3 ont été identifiées par NGS (next generation sequencing). Les auteurs insistent également sur l’intérêt de l’électrophorèse de la transferrine comme élément d’orientation vers un trouble de la N-glycosylation.

 

Dilated cardiomyopathy and limb-girdle muscular dystrophy-dystroglycanopathy due to novel pathogenic variants in the DPM3 gene. Svahn J, Laforêt P, Vial C, Streichenberger N, Romero N, Bouchet-Séraphin C, Bruneel A, Dupré T, Seta N, Menassa R, Michel-Calemard L, Stojkovic T. Neuromuscul Disord.  2019 Jul;29(7):497-502. doi: 10.1016/j.nmd.2019.05.004. Epub 2019 May 9.