Les myopathies inflammatoires (ou myosites idiopathiques) sont des maladies auto-immunes. Leur diagnostic est clinique, biologique (recherche d’auto-anticorps) et histologique. La biopsie musculaire permet d’affirmer l’existence d’une myosite et d’identifier son type lorsqu’elle retrouve des lésions inflammatoires caractéristiques. Néanmoins, cet examen n’est pas toujours concluant, le taux de faux négatifs atteignant de 10 à 45% et ce même chez des patients en phase de maladie active.
Ces difficultés diagnostiques expliquent l’intérêt croissant porté à l’IRM musculaire comme outil diagnostique complémentaire, d’autant qu’il s’agit d’un examen non invasif et qu’il permet de faire la différence entre l’œdème (signe d’activité de la maladie) en séquences STIR et les processus séquellaires (infiltration graisseuse et atrophie) en séquences T1.
Des confirmations et des nouveautés
Une nouvelle étude, rétrospective, a été menée au Royal Adelaïde Hospital (Australie) sur les IRM musculaires de 76 patients (18 atteints de myopathie nécrosante auto-immune, 28 de polymyosite ou de dermatomyosite, 12 de myosite à inclusions, 10 d’une myosite de type indéterminé et 8 indemnes de myosite) afin d’évaluer l’importance, la localisation et l’évolution de l’inflammation et des lésions musculaires.
Parus en septembre 2019, ses résultats :
- confirment que les patients atteints de myosites ont une atteinte musculaire sévère et extensive visibles à l’IRM, et ce de façon précoce ;
- retrouvent un œdème sous cutané ou fascial dans tous les types de myosites, et pas seulement dans la dermatomyosite comme l’avaient suggéré d’autres publications ;
- montrent que la myopathie nécrosante auto-immune et la myosite à inclusions, deux types de myopathies inflammatoires souvent difficiles à diagnostiquer, ont des caractéristiques IRM spécifiques qui pourraient aider à les différencier des autres : œdème, atrophie et remplacement graisseux sévères et extensifs des muscles des membres inférieurs dans la myopathie nécrosante auto-immune, atteinte marquée des muscles antérieurs de la cuisse pour la myosite à inclusions ;
- objectivent, chez les 26 patients qui ont bénéficié de plusieurs IRM au fil du temps, la possible régression des signes radiologiques de lésions musculaires (atrophie, remplacement graisseux) dans les myopathies inflammatoires autres que la myosite à inclusions.