Physiopathologie des myosites : le rôle possible d’une protéine mitochondriale responsable d’apoptose

Les myopathies inflammatoires sont des maladies neuromusculaires auto-immunes relativement fréquentes avec deux pics de fréquence : l’un dans l’enfance (dermatomyosite juvénile) et l’autre chez la personne d’âge mûr (polymyosite, myosite à inclusions et autres). Leur étiologie reste encore mal comprise même si on sait que l’auto-immunité y joue un rôle majeur. On ignore en particulier ce qui déclenche le dérèglement du système immunitaire conduisant à la production d’auto-anticorps dirigés contre des composants de la fibre musculaire.

Dans un article publié en mai 2019, une équipe américaine s’est intéressée au virus Coxsackie B dont l’implication directe n’a jamais été formellement établie. En comparant des biopsies musculaires de patients atteints de myosites et des cultures de myotubes humains infectées par ce virus, les auteurs ont mis en évidence le rôle possible d’une protéine mitochondriale appelée HRK (pour ‘activateur d’aptotose de type harakiri’) dans la genèse des myosites.
L’HRK est surexprimée dans le muscle malade et empêche la réparation des dommages de la fibre musculaire. Les programmes de réentrainement physique, bénéfiques dans la prise en charge des myosites, entraînent une réduction du taux d’HRK.

Les auteurs proposent en conclusion un modèle intégratif faisant intervenir HRK mais aussi une autre protéine, TLR7, dans l’explication du processus dégénératif observé lors des myosites.

 

Mitochondrial dysfunction and role of harakiri in the pathogenesis of myositis. Boehler JF, Horn A, Novak J, Li N, Ghimbovschi S, Lundberg IE, Alexanderson H, Munters LA, Jaiswal JK, Nagaraju K J Pathol. 2019 May 28. doi: 10.1002/path.5309. [Epub ahead of print]