Un effet nocebo dans les essais cliniques concernant la myasthénie auto-immune ?

La myasthénie auto-immune provient d’un dérèglement du système immunitaire entrainant la production d’auto-anticorps dirigés contre un des éléments constitutifs de la jonction neuromusculaire. Caractérisée par le caractère fluctuant des symptômes et la présence d’un bloc synaptique à l’électromyogramme, la myasthénie se traduit par des paralysies à fort tropisme oculaire lesquelles peuvent évoluer vers un déficit plus généralisé. La grande majorité des patients ont des autoanticorps dirigés contre un des éléments de la jonction neuromusculaire, en particulier le récepteur à de l’acétylcholine (AchR) et MuSK. Le traitement symptomatique de la myasthénie repose sur les inhibiteurs de l‘acétylcholine-estérase et le traitement de fond sur des immuno-modulateurs.

Dans un article publié en juin 2019, des chercheurs anglais reviennent sur l’effet nocebo observé chez les personnes atteintes de myasthénie autoimmune se prêtant à un essai clinique, qui reçoivent du placebo (un produit inactif) mais qui présentent tout de même des effets secondaires significatifs pouvant aller jusqu’à la sortie de l’essai.

Au terme d’une méta-analyse de la littérature sur le sujet (6 essais cliniques randomisés totalisant 286 patients sous placebo), les auteurs jugent que cet effet existe dans la myasthénie, mais en moins grande proportion que dans d’autres pathologies du système nerveux (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson…). Ces données viennent à l’appui de l’origine centrale de cet effet nocebo lequel reste bien mystérieux.

 

Nocebo effect in myasthenia gravis: systematic review and meta-analysis of placebo-controlled clinical trials. Varma A, Zis P. Acta Neurol Belg. 2019 Jun;119(2):257-264.