La plupart des myopathies inflammatoires idiopathiques (ou myosites) disposent de traitements efficaces. C’est dire l’intérêt de poser tôt un diagnostic de certitude. Différents critères diagnostiques sont disponibles, notamment ceux de Peter et Bohan (1975) et ceux de l’European League Against Rheumatism et de l’American College of Rheumatology (EULAR/ACR 2017).
Des résultats surprenants
Une équipe indienne a comparé les performances de ces deux classifications sur une cohorte de 111 patients diagnostiqués par un centre spécialisé comme atteints d’une myosite au cours des dix années précédentes, suivies au moins 6 mois et ayant répondu aux corticoïdes et aux immunosuppresseurs.
Les performances des deux outils se sont avérées variables selon les situations :
- un diagnostic de myosite « probable » ou «certaine » dans 83,8% des cas selon les critères de Peter et Bohan et 80,2% selon les critères EULAR/ACR 2017 ;
- un diagnostic posé dans 96% des cas avec les critères de Peter et Bohan et dans 80,8% des cas seulement avec ceux de l’EULAR/ACR 2017 lorsque les résultats complets de la biopsie musculaire étaient disponibles ; en l’absence de données histologiques, les performances se sont inversées : 73% pour Peter et Bohan contre 82% pour l’EULAR/ACR 2017 ;
- la classification de Peter et Bohan a fait mieux que celle de l’EULAR/ACR 2017 pour poser le diagnostic de dermatomyosite (98,2% vs 92,9%) et de dermatomyosite juvénile (100% vs 90%) ;
- les deux classifications ont eu de mauvaises performances en cas de polymyosite, avec un diagnostic posé dans moins de 67% des cas.
Sur le plan statistique, la concordance entre les deux outils s’est avérée faible.
Une alternative possible
Une nouvelle classification, élaborée par une équipe de l’Institut de Myologie en 2018, pourrait venir jouer les arbitres. Elle distingue quatre types de myosites sur des critères cliniques, mais aussi sérologiques grâce au dosage de différents auto-anticorps des myosites. Ces même auto-anticorps sont absents des critères de Peter et Bohan, du fait de son ancienneté. L’EULAR/ACR 2017 n’en intègre qu’un seul (anti-JO1) sur la trentaine identifiée actuellement.