La maladie de Pompe ou glycogénose de type II, est due à une anomalie dand le gène GAA qui code l’enzyme l’alpha-1,4-glucosidase acide (GAA). Depuis 2004, le traitement de la maladie de Pompe repose sur un traitement enzymatique substitutif (TES) au long cours : l’alglucosidase alfa (Myozyme). La thérapie génique, en cours de développement, constitue une autre alternative thérapeutique en apportant le gène codant la GAA. Dans les deux cas, l’apport de cette protéine GAA, jusque-là jamais synthétisée par les personnes et les souris malades, peut provoquer dans certains cas une réaction immunitaire qui en abolit les effets bénéfiques.
Des chercheurs franco-américains, subventionnés par l’AFM-Téléthon, ont développé une stratégie en thérapie génique qui intègre le tandem de promoteurs LiMP (tandem Liver Muscle Promoter), spécifique du tissu hépatique et du tissu musculaire.
Ces scientifiques ont appliqué cette méthode à un modèle murin de la maladie de Pompe (PD) :
- Deux semaines après avoir immunisé des souris déficientes en GAA avec 3 injections intraveineuses de l’enzyme recombinante, le transgène codant l’enzyme GAA sous le contrôle du LiMP leur a été injecté. Six semaines après cette injection, le taux d’Ig anti-GAA a significativement diminué.
- Trois mois après avoir injecté le gène codant la protéine GAA sous le contrôle du LiMP à des souris néonatales déficientes en GAA, une expression transgénique élevée et continue a été observée à la fois dans les hépatocytes et les muscles.Cette configuration de promoteurs en tandem, dans un modèle de souris néonatale de la maladie de Pompe, a permis non seulement une expression transgénique multisystémique continue, mais aussi une prévention d’immunité anti-transgénique indispensable dans la thérapie pédiatrique.
Cependant, un certain nombre d’obstacles restent à surmonter en thérapie génique par voie systémique pour traiter plusieurs organes simultanément.