La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est la plus fréquente des maladies neuromusculaires débutant dans l’enfance. Elle entraine un déficit musculaire progressif qui aboutit à la perte de la marche en moyenne entre 10 et 12 ans et s’accompagne de complications cardio-respiratoires à partir de l’adolescence. La corticothérapie au long cours instituée à partir de l’âge de 4 à 5 ans en moyenne fait partie des recommandations actuelles. Sa poursuite au-delà de la perte de la marche est encore discutée malgré de plus en plus de preuves en sa faveur. Les effets indésirables liés à la corticothérapie sont fréquents mais peuvent être contrôlés par une prise en charge adaptée.
Dans un article publié en novembre 2018, des chercheurs américains ont interrogé le réseau clinique DMD appelé MD STARnet pour connaitre les pratiques en matière de corticothérapie et ses éventuelles répercussions sur le poids dans une population de 392 jeunes atteints de DMD (7 à 29 ans) ayant ou non continué la prise de stéroïdes après l’arrêt de la marche. Malgré d’évidents biais méthodologiques liés par exemple aux difficultés de mesures anthropométriques chez ces patients très dépendants ou à la grande disparité entre modes de prescription des stéroïdes aux Etats-Unis, les auteurs estiment que la corticothérapie concourt sur le long terme au maintien d’une certaine masse musculaire résiduelle chez ces patients.