FSH : la pénétrance est sans doute plus élevée qu’il n’y paraît

La dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale (FSH) est une des dystrophies musculaires les plus fréquentes à l’âge adulte. Des formes infantiles, à révélation plus précoce et avec un phénotype beaucoup plus sévère, ont également été décrites. Outre le déficit musculaire très sélectif qu’elle entraîne (atteinte des muscles du visage et des épaules), la FSH peut s’accompagner d’anomalies sensorielles (rétiniennes et/ou auditives) dont l’origine reste obscure. Comme dans beaucoup de pathologies génétiques autosomiques dominantes, l’expressivité de la maladie reste très variable d’un individu à l’autre, y compris à l’intérieur d’une même famille. Le mécanisme à l’origine de la maladie commence à être mieux connu. L’activation d’un gène normalement inactif (le gène DUX4) situé au sein d’unités répétées d’ADN de la région télomérique du chromosome 4 (les répétitions D4Z4) conduirait à la production d’une protéine toxique pour la fibre musculaire (la protéine DUX4).

Dans un article publié en juillet 2018, des chercheurs néerlandais ont essayé de mieux comprendre cette grande variété phénotypique en examinant systématiquement les apparentés (140 au total) de dix individus diagnostiqués FSH et confirmés en biologie moléculaire. Sur les 140 apparentés, 69 se sont avérés porteurs de l’allèle muté et ont été classés en trois groupes selon leur état (symptomatique, asymptomatique ou à pénétrance nulle). Les auteurs concluent que beaucoup de signes ou symptômes mineurs (au niveau du visage et des épaules notamment) peuvent échapper à un examen clinique standard et que de ce fait, la pénétrance est plus élevée que ce que laissait penser les études antérieures, avec bien sûr, avoir une incidence sur le conseil génétique.

 

A family-based study into penetrance in facioscapulohumeral muscular dystrophy type 1.Wohlgemuth M, Lemmers RJ, Jonker M, van der Kooi E, Horlings CG, van Engelen BG, van der Maarel SM, Padberg GW, Voermans NC.Neurology. 2018 (Juil).