FSH : le peignage moléculaire confirme la complexité des réarrangements génétiques du locus 4q

La dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale (FSH) est une des dystrophies musculaires les plus fréquentes à l’âge adulte. Des formes infantiles, à révélation plus précoce et avec un phénotype plus sévère, ont également été décrites. Outre le déficit musculaire très sélectif qu’elle entraîne (atteinte des muscles du visage et des épaules notamment), elle peut s’accompagner d’anomalies sensorielles (rétiniennes et/ou auditives). Le mécanisme à l’origine de la maladie commence à être mieux connu. La réactivation d’un gène dormant (DUX4) situé au sein d’unités répétées d’ADN de la région télomérique du chromosome 4 (D4Z4) conduirait à la production d’une protéine toxique pour la fibre musculaire. Dans la FSH1, on observe une diminution du nombre des unités D4Z4 tandis qu’une deuxième forme de FSH (FSH2) est en rapport elle avec des mutations ponctuelles d’un autre gène (le gène SMCHD1).

Dans un article publié en octobre 2017, des chercheurs marseillais, soutenus par l’AFM-Téléthon, rapportent l’étude de cas complexes de FSH à l’aide d’une technique innovante de biologie moléculaire permettant d’aligner et de visualiser de longs fragments d’ADN d’une région d’intérêt donnée (peignage moléculaire ou molecular combing). Cette méthode pourrait se substituer aux traditionnelles études d’électrophorèse en champ pulsé particulièrement longues et difficiles à interpréter dans la FSH. Elle permet aussi, comme dans le cas présent avec une duplication inédite d’unités D4Z4, de détecter des cas complexes de réarrangements soulignant, s’il en était besoin, l’extrême complexité de la physiopathologie de la FSH.

Molecular combing reveals complex 4q35 rearrangements in Facioscapulohumeral dystrophy.Nguyen K, Puppo F, Roche S, Gaillard MC, Chaix C, Lagarde A, Pierret M, Vovan C, Olschwang S, Salort-Campana E, Attarian S, Bartoli M, Bernard R, Magdinier F, Levy N.Hum Mutat., 2017 (Oct).