Une équipe soutenue par l’AFM-Téléthon apporte la preuve de concept de l’efficacité d’une double thérapie génique dans un modèle de souris atteinte de DMOP.
La dystrophie musculaire oculopharyngée (ou DMOP) est due à une augmentation anormale du nombre de répétitions d’un triplet GCG dans le gène PABPN1 qui perturbe le fonctionnement de la cellule musculaire. Habituellement, le nombre de répétitions GCG du gène PABPN1 est compris entre 1 et 10 selon les personnes ; dans la DMOP, ce nombre varie entre 11 et 18 répétitions. Il s’ensuit une accumulation de la protéine PABPN1 anormale dans le noyau des cellules musculaires squelettiques, qui entraîne la formation d’agrégats.
Dans un article publié en mars 2017, une collaboration internationale impliquant des chercheurs du centre de recherche en Myologie de l’Institut de Myologie rapporte l’efficacité d’une double thérapie génique consistant en l’administration, à l’aide d’un vecteur, d’une molécule, un ARN interférent, qui provoque la destruction de la protéine PABPN1, normale ou anormale, associée à une thérapie génique apportant, grâce à un deuxième vecteur, le gène PABPN1 normal « optimisé » (ce qui lui permet de produire une protéine PABPN1 qui résiste à la destruction par l’ARN interférent).
L’administration de cette « double thérapie génique » à des souris modèles de DMOP entraine une diminution considérable de la quantité d’agrégats dans les noyaux des cellules musculaires, une amélioration de la dégénérescence musculaire, une diminution de la fibrose musculaire, ainsi qu’une augmentation de la force musculaire des souris. Cette piste thérapeutique s’est aussi avérée efficace dans des cellules de personnes atteintes de DMOP.
Ces résultats apportent pour la première fois la preuve de concept de l’efficacité d’une double thérapie génique dans une souris modèle de DMOP.
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