Déficit en cavéoline : plus fréquent et plus varié qu’initialement décrit

couv_Neuromusc_Dis_june12-2Les déficits en cavéoline ou cavéolinopathies recouvrent un ensemble de pathologies musculaires à l’expression phénotypique variée. D’abord décrits dans le cadre des dystrophies musculaires des ceintures (la LGMD 1C, une myopathie autosomique dominante), leur champ phénotypique n’a cessé de s’élargir. On les trouve ainsi impliquées dans des hyperCKémies isolées, dans certaines cardiomyopathies voire des épisodes de rhabdomyolyse. Y est souvent associé un phénomène d’ondulation du muscle dit de rippling. Les cavéoles sont des petites invaginations de la membrane sarcoplasmique. Leur formation est sous la dépendance de la cavéoline codée par le gène CAV3.

Dans un article publié en août 2016, des cliniciens anglais rapportent l’observation de six cas de cavéolinopathies présentant des myalgies, une intolérance à l’effort et/ou une rhabdomyolyse. La présentation de la plupart d’entre eux avait fait rechercher d’abord une étiologie métabolique. C’est finalement une approche par séquençage à haut débit (NGS) qui a permis de rattacher ces manifestations à des mutations dominantes du gène CAV3. Les auteurs soulignent que le Western Blot de la cavéoline sur le muscle a été pris en défaut dans la moitié des cas et que le NGS est de fait une méthode beaucoup plus sensible. A noter enfin que si les six patients n’avaient pas de rippling, il était possible de déclencher chez la plupart d’entre eux une contraction musculaire rapide à la percussion.

CAV3 mutations causing exercise intolerance, myalgia and rhabdomyolysis: Expanding the phenotypic spectrum of caveolinopathies.Scalco RS, Gardiner AR, Pitceathly RD, Hilton-Jones D, Schapira AH, Turner C, Parton M, Desikan M, Barresi R, Marsh J, Manzur AY, Childs AM, Feng L, Murphy E, Lamont PJ, Ravenscroft G, Wallefeld W, Davis MR, Laing NG, Holton JL, Fialho D, Bushby K, Hanna MG, Phadke R, Jungbluth H, Houlden H, Quinlivan R.Neuromuscul Disord. 2016 (Août)