Les dystroglycanopathies avec mutation du gène GMPPB : une grande variabilité au niveau clinique

Brain july15Les alpha-dystroglycanopathies constituent un groupe de maladies génétiques autosomiques récessives à expression musculaire. Relativement rares mais désormais mieux reconnues, elles ont en commun un défaut de glycosylation d’une protéine musculaire membranaire cible appelée alpha-dystroglycane. Ce défaut est en rapport avec plusieurs gènes distincts (15 à ce jour, les plus connus étant POMT1, POMPT2, FKTN et FKRP) intervenant dans la cascade biochimique permettant l’arrimage de résidus glucidiques sur l’alpha-dystroglycane lui-même. Le phénotype musculaire des alpha-dystroglycanopathies est très souvent associé à un phénotype cérébral et/ou oculo-cérébral. Le gène GMPPB codant la pyrophosphorylase GDP-mannose de type B a été mis en cause en 2013 et correspond à la forme clinique LGMD 2T.
Dans un article paru en avril 2015, des chercheurs australiens rapportent leur expérience concernant six familles atteintes d’alpha-dystroglycanopathie et chez qui des mutations du gène GMPPB ont été retrouvées. Cette deuxième série de patients fait apparaitre un phénotype clinique beaucoup plus étendu que dans celle rapportée dans la publication princeps. Le tableau pouvait être, le cas échéant, celui d’une dystrophie musculaire congénitale précoce, celui d’une myopathie des ceintures à début plus tardif, voire celui d’une élévation persistance mais isolée du taux de CPK. Les cas avec atteinte cognitive ne sont pas non plus exceptionnels. Les auteurs insistent sur la variabilité de l’expression du marquage de l’alpha-dystroglycane, y compris en Western-Blot, ce qui complique l’interprétation des résultats de la biopsie musculaire.

Expanding the phenotype of GMPPB mutations.
Cabrera-Serrano M, Ghaoui R, Ravenscroft G, Johnsen RD, Davis MR, Corbett A, Reddel S, Sue CM, Liang C, Waddell LB, Kaur S, Lek M, North KN, MacArthur DG, Lamont PJ, Clarke NF, Laing NG.
Brain. 2015 (Avr). 138(Pt 4) : 836-44.